Se réconcilier avec son processus créatif pour libérer sa créativité

L’importance de comprendre son processus créatif.

Pendant longtemps, j’ai cru que mon processus créatif était défaillant. Dysfonctionnel, même.

En 20 ans de carrière, je suis passée d’une technique à une autre, d’une série de photographies à une autre, comme si je n’avais pas de fil conducteur clair. Pour moi, c’était un problème.

Bien sûr, je n’ai pas à rougir de ma carrière.
Et même si on m’a toujours assurée qu’il y avait un fil conducteur, qu’on reconnaissait ma “marque de fabrique”, je restais persuadée que cette liberté que j’offrais à ma création me desservait au yeux des galeristes et des collectionneurs.

Quand on croit que la pluralité est une faiblesse

Nous vivons dans une société qui valorise la spécialisation. On nous répète qu’il faut creuser le même sillon, devenir expert·e d’une seule chose, au risque sinon de passer pour instable ou peu crédible. Toutes ces injonctions façonnent notre rapport à la création, mais aussi à nous-mêmes.

Quand on a plusieurs centres d’intérêt, plusieurs formes d’expression, on finit souvent par se juger. On se demande si l’on ne devrait pas choisir. On craint de s’éparpiller, de perdre en cohérence, de ne pas être “performant”.
C’est exactement le filtre à travers lequel je regardais mon propre chemin.

Série Constellations - Travail en cours

Le jour où j’ai compris que mon processus créatif n’était pas brisé

Le premier déclic est venu avec le Human Design. J’y ai découvert que mon profil est Manifesting Generator. Cela signifie que mon énergie et mon fonctionnement naturel sont faits pour explorer, tester, expérimenter, passer d’un projet à un autre. Non pas parce que je m’éparpille, mais parce que ma curiosité est un moteur.

Dans le Human Design, ce profil n’est pas vu comme instable, mais comme un catalyseur. Un Manifesting Generator fonctionne par cycles courts d’enthousiasme intense, puis par transitions vers d’autres explorations. Plutôt que de forcer une ligne droite, il suit un chemin organique qui, avec le recul, révèle une cohérence profonde.

Le deuxième déclic est venu en découvrant les archétypes de Jung.
J’ai réalisé que, même si mes formes d’expression changent, mon essence — ma base psychique, mes valeurs, mon “noyau dur” — reste la même. C’est cette stabilité intérieure qui crée un fil conducteur invisible, même lorsque la surface varie.

Ce que je prenais pour de l’instabilité était en réalité ma nature profonde.

Honorer son processus créatif au lieu de le corriger

À partir de là, j’ai cessé de vouloir corriger mon fonctionnement. Aujourd’hui, je l’honore, avec une conscience nouvelle.

Quand je crée en tant qu’artiste, mes œuvres sont encore plus proches de qui je suis.
Quand je conçois mes ateliers créatifs en ligne, ils honorent ma volonté de transmettre.
Et quand j’endosse le rôle de mentor, c’est pour partager ce qui compte le plus pour moi : le feu sacré de nos existences.

Cette réconciliation, je vous invite à la vivre vous aussi. Non pas pour corriger ce que vous pourriez percevor comme un défaut, mais pour explorer ce qui vous fait véritablement vibrer.

Quelles sont vos valeurs fondamentales, celles pour lesquelles vous seriez prêt·e à vous engager ? Quelles sont vos zones de génie, ces domaines dans lesquels vous excellez naturellement ? Bien souvent, nous les négligeons parce qu’elles semblent couler de source. Pour certains, ces facilités sont pourtant inaccessibles.

Peut-être en avez-vous deux, trois, parfois quatre… et aucune ne doit éclipser les autres.
Elles cohabitent, elles se nourrissent mutuellement, elles sont toutes une partie vivante de vous.

Vers une nouvelle vision de la créativité et de l’économie

Nous vivons dans un monde où nous interagissons chaque jour avec des humains, eux aussi porteurs de multiples talents.
Reconnaître cette richesse en soi, c’est pouvoir la reconnaître chez les autres.

Dans l’économie du futur que j’imagine, les humains seraient à la fois responsables, conscients, et libres d’être pleinement multifacettes.
Nous ne sommes pas experts de mille domaines, mais nous pouvons mettre au service du monde nos deux, trois ou quatre compétences profondes.

Cela demande un changement de regard pour accepter que collaborer avec quelqu’un, c’est collaborer avec tout ce qu’il est, pas seulement avec la case dans laquelle on l’a rangé. Accepter que la diversité des compétences et des élans n’est pas un obstacle à la performance ni pour soi, ni pour l’autre. Voir cela comme un magnifique catalyseur de créativité, d’innovation et de relations humaines plus riches.

Plus nous acceptons nos multiples facettes, plus nous sommes capables de reconnaître celles des autres. Et c’est ainsi que nous pouvons bâtir une réalité où la diversité des talents est non seulement acceptée… mais recherchée.

Et si ce que vous croyez “dysfonctionnel” n’était en réalité qu’une forme très vivante… de votre voix unique ?


Et si vous souhaitez explorer cette pluralité et cultiver votre propre voix créative, j’ai créé des ateliers en ligne où l’expérimentation est reine.

Ce sont des espaces où le champ des possibles s’élargit.

Dans ces ateliers, je partage 20 années d’expérimentations !

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Créer, c’est naviguer entre deux extrêmes